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Anagnoste : un lecteur parmi tant d'autres
21 février 2014

"L'evasion" : Dominique Manotti

 4 ème de couverture

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«Qu’est-ce que tu fais? C’est quoi, ce machin?
– J’écris.
– Je vois bien, mais t’écris quoi?
– J’écris mon histoire.
– Alors, tu es un écrivain?»

1987, Paris. Filippo Zuliani, jeune délinquant italien évadé de prison, se réfugie en France. S’il se met à écrire, c’est pour séduire une femme, pour retrouver les souvenirs d’un ami, pour exister tout simplement, et sortir de l'extrême solitude dans laquelle il se trouve. Il se raconte sa vie en prison, son évasion, la suite. Finalement, à travers ce travail de création, il devient écrivain. L’écriture est sa vie, lui construit une personnalité, lui bâtit sa propre vérité.
Et il se trouve pris à son corps défendant dans un jeu très complexe entre réfugiés politiques, police et services secrets italiens. Vrai ou faux, son roman? En tout cas, un genre d’histoire dont on peut mourir…


 

Vrai ou faux peut-on lire dans la quatrième de couverture? Il est difficile de ne pas voir dans ce roman des références à des événements plus ou moins récents et qui ressurgissent régulièrment sur le devant de l'actualité. Mais l'auteur a peut être choisi délibérement d'exploiter certaines situations pour le moins invraisemblables pour affirmer la dimension romanesque. Comment un petit délinquant italien, évadé, quasi analphabète peut-il arriver sans encombre à Paris, et presque du jour au lendemain se mettre à écrire et trouver le succès?  Bien sûr il y a les réfugiés, leur réseau, les solidarités, les contentieux, les non dits qui ressurgissent, les trahisons, les manipulations. Ils semblent avoir refait leur vie, mais n'ont rien oublié. Comment en sont-ils arrivés là?

 

"Ce roman raconte à première vue une histoire peu originale: un jeune délinquant et un "vieux terroriste" rescapé des années de plomb se croisent par hasard en prison et s'évadent ensemble. Ensuite, autant par goût que pour trouver de quoi continuer à vivre, ils n'ont guère d'autre issue que de faire équipe et de monter un braquage de banque qui finit dans le sang. L'anecdote semble relever du roman criminel traditionnel, mais ne vous laissez pas prendre aux apparences, ce roman bouleverse outes les règles de la littérature de genre, il est bien plus qu'une histoire de petits malfrats. Deux récits se superposent et s'entremêlent jusqu'à se confondre.

La "petite histoire" raconte l'évasion des deux protagonistes de leur prison, la préparation du hold-up, sa réalisation et son fiasco, sur un fond de rivalités entre bande criminelles...

Se greffe desssu la "grande histoire" celle que le "vieux terroriste" raconte à son jeune compagnon, en prison d'abors, sous forme de flash back, puis tout au long de la préparation du hold-up. Ce que le livre nous donne à voir là, c'est à la fois comment les groupes d'extrême gauches italiens, nés pendant les luttes ouvrières des années 70, ont très tôt dérivé dans la violence pour finir dans les années 80 dans le gangstérisme, et à quel point cette violence, par sa radicalité même, a pu fasciner notre jeune délinquant.... [Il s'agit]d'une sorte de roman d'apprentissage en miroir. Trajectoire exemplaire de toute une génération perdue.

L'extrait du roman cité plus haut reprend le papier d'un célèbre critique littéraire parisien qui n'aura de cesse de s'interroger sur la partie d'autobiographique? Chaque lecteur aura probablement sa propre réponse.

A lire pour essayer de comprendre l'Histoire.

A voir son interview sur Mativi

 

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