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Anagnoste : un lecteur parmi tant d'autres
22 octobre 2013

La suite de mes lecture de l'été. Sélection pour le prix 813

Ces ouvrages font partie des livres sélectionnés par les adhérents de l'association 813. Le résultat du vote décernant le prix 813 sera connu lors de l'assemblée générale le 24 novembre. Le vore est clos depuis dimanche dernier. 

Paul COLIZE – Back up [La Manufacture des livres]

Le premier sur la liste mais le dernier lu dans cette catégorie. N'a jamais fait partie de mes favoris.


 

backup4ème de couverture

Berlin, 1967. Quatre musiciens anglais faisant partie d’un groupe de rock, Pearl Harbor, trouvent la mort dans des conditions et des lieux différents. La police ne trouve ni lien ni élément suspect et conclut à des morts naturelles. Les familles des victimes se tournent vers les médias. Un journaliste irlandais, intrigué par l’affaire, accepte de mener des investigations.

Bruxelles, 2010. Un sans-domicile est renversé par une voiture devant la gare du Midi. Il est transporté dans un état grave à la clinique où l’on diagnostique un coma particulier. L’homme ne peut communiquer que par le mouvement des paupières. La police tente de l’identifier, sans succès. Il est conduit dans un centre de réadaptation où l’un des kinés tentera d’entrer en contact avec lui.

L’inconnu de la gare de Bruxelles, se souvient... Son enfance dans un Bruxelles qui “Bruxellait” encore, sa découverte, avec sa mère, des premiers rocks de Chuck Berry, son adolescence difficile à l’heure de l’euphorie consumériste des sixties. Appelé sous les drapeaux, il fuit à Paris, devient batteur, toxico et vit comme un beatnik entre la France, Londres et Berlin. Petit à petit le marginal s’enfonce dans un monde de violence et de délires stupéfiants. Jusqu’au jour où ses errances l’amènent à Berlin, en 1967.

 Back up est le roman noir d’une génération : des débuts du rock n’roll sur les premiers vinyles des sixties aux dérives narcotiques des seventies, Paul Colize nous fait revivre une époque en France, en Belgique, en Allemagne, au Royaume Uni, à travers le destin d’un homme né avec la Seconde Guerre Mondiale et que l’explosion créative des années soixante va façonner. Les années sexe, drogues et rock n’roll constituent la toile de fond de ce polar rempli de fausses pistes, mélangeant le réel et la fiction au son des Rolling Stones, des Beatles ou des Who. Maîtrisant les allers et retours avec le passé et le présent, Paul Colize brosse les contours d’une formidable machination sur fond de guerre du Viêt Nam, en semant le doute jusqu’au final exceptionnel. Une grande réussite.

 Paul Colize est né en 1953. Il vit à Waterloo prés de Bruxelles.

 

Alix DENINGER - I Cursini   [Gallimard]


Le second sur la liste, lu durant les vacances d'une seule traite. Impressionnant on se laisse prendre de bout en bout et on ne peut s'empêcher d'interroger, qu'y a-t-il de vrai dans cette histoire, qu'est-ce qui est du domaine de la fiction? Surtout lorsqu'on lit dans une critique que "l'auteur cache son vrai nom et refuse de se laisser prendre en photo"......


product_9782070138081_195x3204ème de couverture

«Félix Codaccioni s'installe au volant... La vitre conducteur explose, une, deux, puis trois décharges de chevrotines le déchirent. Douleur fulgurante, sang et lambeaux de chair qui éclaboussent le cuir... Une silhouette noire se recule légèrement. Une autre s'avance à droite, une Kalach crache une longue rafale qui hache l'habitacle. Un troisième homme s'approche, un Beretta 92 à la main. Il tire encore deux coups dans le visage déjà fracassé. Les tueurs s'éloignent tranquillement, indifférents aux fenêtres qui s'entrouvrent. Les témoins parleront de combinaisons, de cagoules, d'une Mercedes noire...»
Toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Peut-être est-ce pour cela que le sujet du terrorisme en Corse et du combat, par nature secret, des clandestins n'a que rarement été traité dans le roman policier, peu désireux d'écorner le mythe bâti par ses acteurs.
Au-delà des accusations de dérive mafieuse et de barbouzeries que se renvoient flics et cagoulés, I cursini, premier roman d'Alix Deniger, nous présente sans concession les acteurs de la tragi-comédie qui se joue dans l'île depuis trente-cinq ans.


 

Jérémie GUEZ – Balancé dans les cordes [La Tengo]

Cela a commencé par une méprise. "Balancé dans les cordes" n'étant pas disponible, la "bibliothécaire" pensant bien faire me proposa "Paris la nuit". Ayant plus de 10 romans à lire durant l'été, en emprunter un de plus ne paraissait pas raisonnable  j'ai donc décidé d'attendre.

Je n'ai donc pu m'empêcher de faire l'acquisition du roman au mois de Septembre afin de le lire avant le salon de Villeneuve lez Avignons qui avait invité Jérémie Guez. Je n'ai pas participé au Prix du Polar SNCF 2013, mais j'aprouve ce choix. Sorte de roman populaire, plein de sensibilité j'ai vraiment aimé et j'en ai fait mon favori. 


balance dans les cordes4ème de couverture

Tony est un jeune boxeur ; garçon sans histoires, il consacre sa vie au sport, prépare son premier combat pro et se tient à l’écart des trafics qui rythment la vie de sa cité. Mais il doit composer avec une mère à problèmes, qui se laisse entretenir par des voyous. Tout dérape lorsque l’un d’entre eux la bat et l’envoie à l’hôpital. Tony décide de faire appel à Miguel, le caïd de la ville, pour étancher sa soif de vengeance. Mais dans ce milieu, rien n’est jamais gratuit. La faveur demandée à un prix, celui du sang. Tony, qui doit payer sa dette, entame alors une longue descente aux enfers…


Karim MISKE - Arab jazz [Viviane Hamy]

Une étrange visite guidée du XIXème arrondissement de Paris? Cet ouvrage a reçu le Grand Prix de la littérature policière 2012.IL vaut par les rencontres mais il est difficile de croire au dénouement.


arab jazz4ème de couverture

Dans le 19e arrondissement de Paris toutes les communautés, religieuses et ethniques, se côtoient au quotidien. Sushis casher, kebabs, restaurant turc – point de ralliement de tous les jeunes du coin –, la librairie d’occasion farcie de romans policiers jusqu’au plafond, coiffeur juif…

Seul Ahmed Taroudant – qui a l’horrible privilège de découvrir le corps sanguinolent de sa voisine et amie, Laura Vignola, suspendu au-dessus de son balcon – se tient à distance de cette population cosmopolite : prisonnier d’une histoire personnelle traumatisante, rêveur, lecteur fou de polars… Il constitue le coupable idéal de ce crime abominable.

Sa découverte l’oblige à sortir de sa torpeur et à collaborer avec le duo de la Crim’ désigné par le commissaire Mercator pour mener l’enquête sur le meurtre : le flamboyant lieutenant Rachel Kupferstein et le torturé lieutenant Jean Hamelot, fils d’un Breton communiste rationaliste, quelque peu égaré dans la capitale. Ensemble, ils ont toutes les cartes pour décrypter les signes et symboles de cette mort ignoble. S’agit-il d’un meurtre symbolique exécuté par un fou de Dieu issu des communautés loubavitch ou salafiste ? Qu’en est-il de l’étrange famille de Laura, originaire de Niort, qui étend son influence jusqu’à New York ? Et de l’apparition dans le quartier du « Godzwill » une nouvelle drogue redoutable ?

La collaboration des meilleures amies de la victime, Bintou et Aïcha (les sœurs des caïds du quartier), Rebecca – partie à Brooklyn dans l’intention d’épouser un Juif orthodoxe –, avec les lieutenants Kupferstein et Hamelot se révèlera indispensable pour reconstituer la toile d’araignée gigantesque qui, de Paris à New York, tire ses fils entre réseaux de trafics de drogue et communautés religieuses… Arab Jazz, foisonnant, pétri de sons, de musiques et de parfums, est le premier roman de l’auteur : il en a fait un coup de maître.

 


 

Christian ROUX – L'Homme à la bombe  [Rivages]


Le premier que j'ai lu au mois de Juin. Intéressant, comme on peut le lire dans la quatrième de couverture, il n'est pas le seul à traiter ce sujet. J'ai bien aimé mais pas assez pour en faire un de mes favoris.


97827436235624ème de couverture

Dans une France minée par le chômage et les plans sociaux, Larry, ingénieur acousticien, perd son emploi. Même pour un travail non qualifié, on ne veut pas de lui. Trop diplômé. Lassé des entretiens d'embauche qui ne mènent nulle part, écoeuré, aux abois, il fait une bêtise. Fabrique une bombe. Elle est fausse, mais lui seul le sait et le pouvoir de persuasion de la bombe est immense...

Depuis Le Couperet de Westlake, la souffrance au travail, la peur du chômage et la détresse induite par la perte d'emploi, sont des thèmes plus actuels que jamais. Christian Roux s'en empare dans ce road-novel intense aux accents de fable politique.


 

                               Olivier TRUC – Le Dernier Lapon [Métailié]   

 

Je ne reviendrai pas sur ce livre que j'avais lu avant qu'il ne fasse partie de la sélection du Prix 813. Il a fait longtemps partie de mes favoris, il a cédé ensuite sa place à I Cursini, puis au final à Jeremie Guez.

Le choix ne fut pas facile. La qualité du "Dernier Lapon" n'est pas en cause, il est déjà connu et reconnu. J'étais tenté de donner ma voix à I Cursini, primer un premier roman est toujours un plaisir. Mais ma rencontre avec Jéremie Guez, sa jeunesse, son projet ont emporté ma décision à Villeneuve lez Avignons   

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