Les visages écrasés : Marin Ledun 8 ème Prix des lecteurs du Festival du Polar de Villeneuve-lez-Avignons

8 octobre 2012

Sophie, la présidente du jury des lecteurs, a bien voulu m'autoriser à reproduire son discours.

Chers Amis du Polar,

Rassurez-vous je ne jouerai pas longtemps la carte du mystère. Juste quelques remerciements, tout d’abord à ce village, à ses âmes, à ses pierres, à ce lieu, La Chartreuse, à cet écrin extraordinaire, qui recueille d’ordinaire les mots de ceux qui œuvrent pour le spectacle vivant. Des remerciements au maire de mon village, Jean-Marc Roubaud, pour avoir eu un jour la bonne idée de créer ce Festival. En tant que Présidente du Jury de ce prix des lecteurs, je tenais aussi à remercier Monsieur Jacques Bertrand et Corinne Tonelli pour leur passion, leur engagement et leur dévouement à cette manifestation. Et puis aussi, et puis surtout, pour leur convivialité, leur écoute, leur bonne humeur, leurs coups de cœur, leurs coups de gueule, les membres du Jury, je pense à Adèle, à Isabelle, à Michel, à François x 2, à Brigitte, à Caroline, à Jean-Louis, oui à vous tous MERCI pour cette belle aventure humaine. Vous dire qu’il a été facile de décerner ce prix, serait vous mentir, très vite sur 7 romans, 2 d’entre eux se sont détachés et après, il a fallu trancher… 1 h 30 de délibération sur 2 polars, de mémoire de Corinne Tonelli, cela ne s’était jamais vu, 2 polars dont je vais vous parler et je vais commencer par celui qui n’a pas réussi à faire l’unanimité, mais qui n’en reste pas moins un grand ouvrage, je veux parler de l’Appât de José Carlos Somoza, intelligence, intrigue brillante, mécanique implacable et l’irrésistible envie de vous plonger dans l’œuvre de Shakespeare, voilà les merveilleux atouts de ce polar qui m’a personnellement touché en plein cœur, mais il en va ainsi de la démocratie, l’ouvrage n’a pas recueilli assez de suffrages auprès des membres du Jury. Je vous sens trépigner, alors venons-en au prix ! Coup de cœur, coup de poing, direct dans la gueule, au plus de l’actualité, ce polar qui joue la carte première du genre, à savoir le social, nous a tout de suite interpellé. Après avoir pillé, saccagé la nature, l’homme s’en prend à lui-même, s’autodétruit, au cœur d’entreprises qu’il a lui-même créées, construites, érigées. On aurait voulu que cela soit une fiction, mais ce polar-là fait chaque jour, ou presque, la une de nos journaux. Qu’avons-nous fait de nos vies enfermées dans une drôle de société dont nous sommes devenus délibérément les prisonniers, homo homini lupus est, l’homme est un loup pour l’homme, nos anciens nous l’avaient prédit ! J’ai le privilège, l’honneur et la grande joie de remettre le prix des lecteurs de la 8^ème édition du Festival du Polar de Villeneuve-lez-Avignon à Marin Ledun pour son roman noir « Les visages écrasés ».

Sophie Bauret