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Anagnoste : un lecteur parmi tant d'autres
1 mai 2009

Cadavre d'état : Claude Marker: Editions Carnetsnord

Cadavre d'état de Claude Marker est publié aux éditions CarnetNord

9782355360244

Coralie Le Gall, jeune femme de bonne famille, commissaire de police dans le 3° arrondissement de Paris, a du surmonter, il y a quelques années, une effroyable épreuve. Elle ne vit plus que pour et par son métier et n'a qu'une seule obsession rendre ou faire rendre la Justice.

"Etre mort et faire semblant de vivre. un rôle comme un autre. Le mien maintenant". 

"Comment fabriquer un policier prêt à tout pour nettoyer la société, courageux, rigoureux, coriace, acharné, un flic enragé? La réponse que l'ai: Prenez une femme, et faites tuer son petit enfant par un salaud, par exemple un chauffard alcoolo."

Elle se jette à corps perdu dans ses missions, n'hésite pas à affronter,sur leur terrain, les criminels petits ou grands. Les confrontations même dangereuses ne la font pas reculer bien au contraire. Ses équipiers dévoués, fidèles, aux personnalités marquées et dissemblables manifestent à son égard une confiance absolue. Elle apprécie leur professionnalisme et leurs qualités humaines, ils forment en cela une équipe soudée.

Un soir, un cadavre est découvert sur le parking d'une grande surface en périphérie de la capitale. Les premières constatations tendent à montrer que le "crime" ou le "suicide" n'a pas pu se dérouler à cet endroit. La personnalité de la victime, sa tenue vestimentaire, sa rolex, - et oui ayant plus de la cinquantaine il ne donnait pas l'impression d'avoir raté sa vie jusqu'à ce jour fatidique - intriguent le commissaire. Elle va tout mettre en œuvre pour ne pas admettre précipitamment la thèse du suicide qui lui est fortement suggérée et qui semble convenir à beaucoup de gens.

Hubert de Vaslin, évolue dans les sphères du pouvoir, ami très proche et conseiller d'un haut personnage de l'état, homme cultivé, riche, soucieux de son indépendance, mais lassé de sa fonction il désire la quitter pour se consacrer à sa passion Leibniz et à l'enseignement. Sa disparition est l'occasion rêvée pour Coralie le Gall de mettre un coup de pied dans la fourmilière. Elle va enfin pouvoir régler ses comptes avec la société en général et en particulier celle dont elle est issue et qu'elle rejette. Son enquête est l'occasion de visiter la face cachée des palais de la république, de pénétrer l'intérieur d'appartements bourgeois, d'observer les comportements et les motivations des hommes de pouvoir. Les agissements des différents protagonistes ne contribuent pas à redorer le blason de la classe politique et dénote une révolte et un réel désenchantement. Les détails, la précision des descriptions, les codes utilisés, donnent un certain crédit à la thèse selon laquelle l'auteur a côtoyé de près ce milieu. 

"Cadavre d'état" est un roman policier construit sur une intrigue classique, qui met en place de nombreux rebondissements et piège le lecteur régulièrement. L'argot apporte la pointe d'humour nécessaire, mais certains mots n'ont pu me livrer leur secret. Peut être relèvent-ils d'une langue régionale ou d'un jargon que je ne maitrise pas. Un glossaire n'aurait peut-être pas été inutile.         

La lecture de cet ouvrage m'a plongé dans l'ambiance des films politiques italiens des années 70, L'affaire Mattéi est le premier qui vient à l'esprit, et bien sûr Cadavres Exquis les deux de Francesco Rosi. Il serait trop facile (?) de faire un lien avec des évènements douloureux qui se sont déroulés dans les années 90. Un téléfilm programmé cette semaine sur une chaine de TV privée revient sur le suicide d'un ancien premier ministre. Le lien avec le suicide à la même époque, dans un bureau de l'Elysée, d'un proche conseiller du Président de la République tombé en disgrâce et dont le profil est proche de celui de la victime est tout aussi évident. Bien entendu l'éditeur et l'auteur mettent le lecteur en garde contre ces rapprochements "Quant la réalité dépasse la fiction d'hier....".trouve-t-on page 10

Au delà du plaisir que j'ai eu à lire ce roman policier des interrogations persistent.

Quelle est l'origine de ce livre? Pourquoi avoir choisi ce sujet? Quelles sont ses sources? Ou plus simplement quelle est la part de Claude Marker dans Corallie Le Gall?

Aurons-nous la chance qu'elle (il) nous réponde?

PS quelques un de mes problèmes avec les jargons, je ne les ai pas tous recensés.

"Déchanstiquer"; une recherche approfondie m'a fait découvrir le dictionnaire de l'argot policier dans lequel on trouve "chanstiquer" mais je n'ai pas trouvé déchanstiquer.

Avoir les "flubes"  figure par contre dans le dictionnaire de l'argot

"galeteux" est introuvable dans les dictionnaires spécialisés que j'ai consultés mais il est souvent employé dans de nombreux messages sur internet ..

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Commentaires
P
J'ai bien aimé ce roman et je suis curieux de connaître l'homme (ou la femme ?) qui se cache sous le pseudo de Marker. As-tu une petite idée ?<br /> Je n'ai pas fait le rapprochement avec les films politiques italiens, mais maintenant que tu le dis... Il y a effectivement un homme d'affaire véreux qui est cité comme une pièce maîtresse du montage financier.
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